Parmi les personnes convaincues par l'efficacité et la puissance de l'invention de Georges Cuisenaire, il y a Caleb Gattegno. Cet homme incroyablement dynamique est tourné vers les mathématiques au début, puis aussi la philosophie, les langues. Il a suivi un fil conducteur toute sa vie durant : l'apprentissage.
Qu'est-ce-qu'apprentissage efficace ? Quelles sont les conditions qui permettent cette efficacité ? Comment le mettre en œuvre ?
Sommaire :
Qui était-il ?
Il est né en 1911 à Alexandrie, en Égypte et enseigne, en 1937 les mathématiques au lycée français pendant 4 ans. Caleb Gattegno est passionné par les recherches sur le lien entre apprentissage et l'enseignement. Ce qui le conduit à de très nombreuses publications sur ces sujets. Et ainsi, après l'obtention de son doctorat de mathématiques à l'université de Bâles, il obtient un master des arts dans l'éducation à Londres et à un doctorat de lettres à Lille.
Énergique, créateur, toujours en recherche
Caleb Gattegno fonde plusieurs associations, toujours tournées vers une meilleure compréhension de l'apprentissage et une amélioration de l'enseignement des mathématiques.
Ainsi, en 1951, Caleb Gattegno initie la commission internationale pour l'étude et l'amélioration de l'éducation mathématiques (CIAEM en anglais), avec le mathématicien français Gustave Choquet. et le psychologue et épistémologue suisse Jean Piaget, le célèbre biologiste psychologue qui a tant travaillé sur le développement des enfants. Puis, deux ans plus tard, Caleb Gattegno l'association pour l'aide à l'enseignement des mathématiques (Association for Teaching Aids in Mathematics), qui devient Association of Teachers of Mathematics depuis 1962. Caleb Gattegno créer cette association dans cet esprit :
Ensuite, il participe à la création de l'association des professeurs belges de mathématiques d'expression française.
Sa recherche le pousse à dialoguer avec d'autres spécialistes. C'est un homme à l'esprit ouvert, curieux, toujours en recherche d'une amélioration.
La rencontre avec les réglettes de Cuisenaire
Caleb Gattegno et Georges Cuisenaire se rencontrent au milieu des années 50. Caleb Gattegno est alors convaincu par l'économie d'énergie importante réalisée grâce à l'efficacité du matériel Cuisenaire.
En conséquence, il a diffusé leur utilisation à travers l'Amérique du Nord, et l'Europe. Entre 1954 et 1962 il fera plusieurs fois le tour du monde. Créera plus d'une dizaine d'associations Cuisenaire pour promouvoir ce matériel et former les enseignants.
Il fonde la Cuisenaire Company en Angleterre en 1954 et la dirige pendant 32 ans.
Il est intervenu dans de nombreuses écoles, en primaire. A montré et démontré les possibilités des réglettes pour aborder des notions vues habituellement au collège ou même au lycée.
Une rencontre fondamentale
Caleb Gattegno met en lumière l'énergie mentale que coûte l'apprentissage de n'importe quelle information. Il réalise à quel point cette énergie est grande. Personne ne se souvient de son enfance et de ce qu'a coûté comme effort l'apprentissage de la marche et de la parole.
Mais Caleb Gattegno va plus loin : fondamentalement convaincu, par son observation, que chaque être humain a un sens aigu de cette dépense, il émet l'hypothèse qu'en conséquence, chaque personne agit donc de manière à la minimiser.
Et que pour rendre l'apprentissage le plus efficace possible, il faut une méthode qui soit tout aussi efficace dans l'utilisation de l'effort fourni par celui qui apprend.
De plus, il pose la perception et l'action comme actes fondateurs de la pensée mathématique.
Il a aussi l'intuition qu'il faut faire prendre conscience à l'élève de ce que l'on veut lui apprendre. Dans ce sens, il ne sert à rien que l'enseignant apporte des informations à retenir. Mais essentiel qu'il montre la voie à suivre. Qu'il présente des défis à relever. Il proposa une nouvelle relation entre le professeur et son élève qu'il a nommé : la subordination de l'enseignement à l'apprentissage.
Dans la lignée des grands pédagogues comme Maria Montessori et Célestin Freinet, il pose le concept « beaucoup avec un peu ».
Ou si l'on veut : « Ne donner à l'élève que ce qu'il ne peut raisonnablement pas découvrir tout seul et lui laisser faire le reste. »
Les capacités de chacun à l'apprentissage indépendant et autonome sont insoupçonnées
En 1985, dans la préface de l'ouvrage « Aperçu historique sur la Commission Internationale pour l’Étude et l’Amélioration de l’Enseignement des Mathématiques », il exprime sa pensée profonde :
Il décède en 1988 à Paris, il a 77 ans.
C’est un texte fontastique
Merci….
C’est un texte fontastique
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